Alimentation – chronologie –

Une préparation que j’avais laissé en attente sans la faire paraître –

Cuisinier attisant le feu pour faire rôtir le canard qu’il tient dans sa main gauche Environ 2000 avant J.-C. Sculpture sur bois Musée Égyptien, Turin

Les tombes de l’Égypte ancienne contiennent de nombreux groupes funéraires en bois stuqués représentant des serviteurs au travail, témoignages irremplaçables de la vie quotidienne de l’époque. Préparant le pain, écrasant le maïs, brassant la bière, rôtissant des volailles et abattant des bœufs, ces serviteurs devaient servir le défunt dans l’au-delà. Ici, un cuisinier fait rôtir un canard, met fréquent dans la gastronomie égyptienne. source musée historique environnement urbain

Les Saisons est une série de quatre tableaux peints par Giuseppe Arcimboldo en 1563, en 1569 et en 1572 et en 1573.

Lien L’exposition Arcimboldo au Musée du Luxembourg en 2007

Les Gras et les Maigres, Hieronymus Francken fin XVIe. Glénat/Grenoble.

La symétrie de la composition permet une lecture allégorique de l’œuvre par une confrontation des jours gras et des jours maigres. C’est aussi la séparation entre bourgeoisie et paysannerie. La première prends les 2/3 gauche de la toile avec sa table nappée, ses victuailles opulentes, les domestiques, le buffet rempli de pots d’étain… Religieusement, l’œuf est mis en scène tel un cierge, et apparaît dans l’embrasure de la fenêtre, l’église du village. À noter l’apparition d’une carotte orange, encore rare en cette fin de XVIe siècle. Source

Hieronymus FRANCKEN Anvers, 1578 – 1623
Les maigres et les gras
Huile sur panneau de chêne, parqueté
(Petit manque en bas à droite)
Sans cadre Provenance : Collection particulière, Belgique Source

Commentaire : Au sein de la peinture flamande, le thème des maigres et des gras, symbolisant l’opposition entre pauvreté et richesse, trouve une première illustration dans la composition de Pieter Brueghel l’Ancien illustrant Le Combat de Carnaval et de Carême (1559, Vienne, Kunsthistorisches Museum) et dans deux gravures d’après le même artiste publiées en 1563 : La Cuisine maigre et La Cuisine grasse. Notre composition, dont il existe une autre version dans une collection particulière, s’inscrit dans un propos semblable et représente dans une même pièce la cuisine grasse à gauche, où une marmite boue sur le feu tandis qu’un homme attrape des saucisses et qu’une mère et son enfant potelés dévorent des petits pains, et la maigre à droite où une famille émaciée se contente de quelques fruits de mer et racines dans des plats ébréchés. Au premier plan trône un homme devant un véritable festin, dont la corpulence témoigne des conséquences de ses excès, ignorant la misérable famille qui se trouve à sa porte, et venant parachever ainsi le message social à la résonance biblique délivré par cette iconographie.
Estimation 15 000 – 20 000 € Vendu 19 500 € Source

Rich and the Poor at Table Hieronymus II (1578–1623) dated 1604 in the collection of the Royal Museum of Fine Arts Antwerp .

Certains des travaux les plus originaux de Jérôme II se situaient dans le domaine des natures mortes. Il s’est spécialisé dans les natures mortes de banquets monochromes, typiquement de la nourriture simple et de la poterie. Peu à peu, une œuvre lui est attribuée sur la base de sa seule nature morte signée, appelée Nature morte avec poterie, hareng et pancakes, empreinte d’un hibou sur le mur ou de Rich and the Poor at Table. Wikipédia (anglais)

Le dîner du pauvre homme a été attribué à Jérôme Francken (II) entre 1600 et 1610 dans la collection de Royal Museum of Fine Arts Antwerp .

Une œuvre très similaire a été vendue chez Christie’s le 17 mai 2004 à Amsterdam sous le numéro de lot 72. Il existe une troisième œuvre similaire dans une collection privée.[8] On pense que cette composition «Poor Man’s Meal» est un pendant d’une composition représentant un «Rich Man’s Meal» (repas d’un homme riche), dont un seul exemplaire est conservé dans une collection privée. [9]

Beert, père ou fils, NM au singe, vers 1620, MBA de Nantes

Peinture flamande dont l’oeuvre semble dépendre une accumulation de symboles de richesse : fruits abondants, singe exotique, plats de porcelaine de Chine. Pourtant, depuis la fin du Moyen Âge, les natures mortes sont prétexte à un discours moral. Le singe, par exemple, renvoie à la luxure et la gourmandise pour les Chrétiens ; il dévore d’ailleurs une pomme, le fruit défendu. Osias Beert appartient à la première génération de peintres spécialisés dans le genre des natures mortes. Source

Claesz, Pieter, NM avec tabatière et silex, harengs, petit pain, verre de bière et cruche, 1644

Cette œuvre de Pieter Claesz appartient au genre des « collations », c’est-à-dire des natures mortes consacrées aux différents repas. Elle est peinte dans une palette concentrée sur des tonalités brunes et grises, dont la subtilité rends la douceur de la lumière sur les différentes matières des objets. Cette tendance à la restriction des couleurs devint la marque de l’École d’harleem entre 1620 et 1640. Pieter est considéré comme l’un des plus grands représentants de ce style. Source

Anonyme, Le goût, d’après les 5 sens d’Abraham Bosse, après 1635, MBA Tours.

Cette scène illustre parfaitement la transition entre les anciens usages de la table et l’adoption de mœurs plus raffinés au cours du XVIIe. Les assiettes sont très plates, la fourchette est absente aux côtés du couteau pointu. L’artichaut, alors très en vogue, est consommé délicatement du bout des doigts et d’une seule main. Le vin est versé dans un verre précieux et non plus dans une timbale métallique. Les convives disposent chacun d’une serviette. (Tiré du livre « A table ! La Normandie des gastronomes, XVIIe – XXe siècles) Source

Saveurs sucrées, saveurs salées, de Willem Claeszoon Heda, XVIIe Retrouvez les explications de Frédéric Taddeï sur cette œuvre très symbolique sur D’artD’art. (Vidéo de 2 minutes)

Van Beyeren, nature morte de poissons, Palais des arts de Lille.

Cette nature morte d’Abraham Van Beyeren (1620-1690) est datée de la deuxième moitié du XVIIe. Les peintres hollandais affectionnent les natures mortes figurant les étalages luxuriants des marchés nordiques. Ici sont représentés, directement sur l’étal ou dans la manne, un turbot (ficelé de la bouche à la queue), deux lieus, une large darne de saumon, des carrelets, deux tourteaux, une raie et un grondin dont on n’aperçoit que la tête à droite. Cette évocation de l’opulence témoigne de la puissance économique des régions du nord. La mise en scène rappelle à l’Homme sa contingence et l’invite à la tempérance, en associant des allégories de la mort, notamment par le biais de symboles religieux, dont le poisson représente le carême par excellence. Les lieus et la raie sont entaillés. Un tourteau est représenté sur le dos, figurant le mal vaincu. Source

Barend van der MEER, vers 1680-1700. MBA de Rennes.

Barend van der Meer a fait de nombreuses natures mortes. Une partie de son œuvre a été influencée par les banquets somptueux de Willem Kalf. Les éléments peints sur ce tableau sont assez communément représentés. Seul le homard, cuit et posé sur le dos va à l’encontre des autres peintures, comme si le peintre voulait  montrer une opposition, un désaccord. Les huîtres (creuses et plates), réputées aphrodisiaques (liées à la féminité et à l’amour), et le homard (cuit) symbolisant l’union, le mariage, sont les éléments principaux. Produits du nord, ils sont mis en avant par rapport aux produits du sud, les citrons, les oranges et les vins (blanc dans le verre vénitien et rosé dans le « verre de l’amitié »), et bien séparés par une ligne de « force » horizontale. Cette représentation, sobre mais richement garnie, est très bien mise en lumière. La bouteille (fiasque) clissée, le faux marbre en bec de corbin, la transparence du verre vénitien, dénotent une maîtrise très pointue de la technique picturale. Comme souvent dans les natures mortes, un insecte, en l’occurrence un bourdon presque imperceptible, est représenté à droite sur la table. Deux artichauts (mets raffiné et primeur) sont visibles entre les huîtres et les citrons, dont un est coupé en deux. Tous ces symboles d’union font penser aux communautés des provinces unies des Pays Bas, ou aux deux styles de peintures, flamandes et hollandaises. Source

Charlotte Vignon, XVIIe. MBA de Rennes

Rare femme peintre à cette époque, Charlotte Vignon nous confie cette nature morte de fruits posés sur un magnifique drapé rouge. Nous retrouvons ici les mêmes fruits que pour l’un des deux tableaux de Jean Chardin, mais peints un siècle plus tôt. La pêche, semblable au fruit du péché originel, représente l’Ancien Testament et le raisin, origine du vin et symbole de la Passion, renvoie au Nouveau Testament. Les fruits, de variétés très développées, en font des produits issus de jardins d’élite. Ce ne sont pas à priori des fruits utilisés en cuisine pour être cuits ensemble, mais plutôt pour être dégustés seuls. D’ailleurs, à la fin du XVIIe, période de réalisation de cette peinture, le « fruit » est le dernier service, celui des desserts. Ces raisins blancs et noirs ne seront donc pas utilisés pour la fabrication de verjus ou de vin. Ces deux fruits sont issus de la même zone géographique, à savoir l’Asie Mineure. Source

Jacob van Es, NM au hareng, 1ère moitié du XVIIe. MBA de Rouen.

Jacob Foppens van Es (Anvers, vers 1596 – id., 1666) est très réputé de son vivant et est spécialisé dans les Natures mortes de déjeuners. Dans cette composition sobre au cadrage intimiste, il décrit avec clarté quelques éléments disposés sur une simple table. L’austérité méditative de l’œuvre et les modestes nourritures renvoient à un repas de carême ; en revanche, les deux verres, le petit pain blanc et l’assiette d’étain évoquent un contexte raffiné et élitiste. Le hareng, dans son aspect mou et gras, s’oppose à la solidité de l’assiette d’étain sur laquelle il est posé. L’accord des gris subtils du hareng et de l’étain complète les dominantes de couleurs chaudes du tableau. Source

Willem Kalf, NM à la gourde d’argent, milieu du XVIIe. MBA de Rouen.

Dans un désordre baroque et calculé, cette nature morte de Kalf s’inscrit dans une composition triangulaire et asymétrique. Représentation d’objets et de mets coûteux, elle relève des natures mortes d’ostentation, genre auquel Kalf se livre lors de son séjour à Paris entre 1642 et 1645. Le luxe de ce repas abandonné est révélé par la bouteille en porcelaine de Chine, le verre de Venise, le chandelier, la gourde et l’assiette d’argent…. L’enjeu descriptif s’accompagne d’une réflexion palpitante et immédiate de la lumière qui traduit les matières et les accorde entre elles. Sont mis en écho visuel, le rouge du vin, le jaune du citron, le bleu de la porcelaine, l’argent du métal. Source

C.-A. Coypel (1694-1752) Le repas de Sancho dans l’Ile de Barataria Source

Lubin Baugin – Nature morte aux abricots – milieu XVIIe – MBA de Rennes

Cette Coupe de fruits est la première des quatre natures mortes connues de Lubin Baugin. Il a su porter à son plus haut degré de sobriété le genre de la nature morte. Le goût flamand est ici perceptible dans le rendu presque illusionniste des textures, la rigueur géométrique de la composition et le point de vue légèrement élevé. Cette nature morte représente une coupe à godrons, verdâtre, s’ouvrant comme une corolle pour offrir un écrin à la pyramide d’abricots surmontée d’un branchage. Peinture tactile, où le velouté des fruits et la rugosité de la table recueillent la lumière, cette œuvre est aussi imprégnée d’un probable symbolisme religieux. Et l’extrême pureté de ligne, la magie secrète qui l’anime, les jeux subtils d’ombre et de lumière, baignent cette œuvre d’un sentiment d’apaisement et de méditation. Dans son cadre noir, imposant, la lumière est très pénétrante. C’est une invitation à prendre ces fruits qui semblent tout juste être cueillis de l’arbre. L’abricot, d’origine chinoise, est rare à cette époque en France, mais cultivé en région parisienne. L’abricot symbolise la douceur et la fragilité, accentuées par une table dans les mêmes tons. Source

Ranc, Jean. Vertumne et Pomone. Vers 1710/1722. MBA Montpellier.

Jean Ranc illustre une métamorphose d’Ovide, livre XIV : la belle Pomone, nymphe des vergers, fuit toutes les avances masculines. Un jour elle écoute le jeune Vertumne qui a pris l’apparence d’une vieille femme pour ne pas l’effaroucher et la séduire. Après un long discours, Vertumne ôtât son déguisement, et Pomone eu la blessure de l’Amour. Dans la corbeille, se trouvent des pommes et fruits du verger. Au-delà de l’influence de Hyacinthe Rigaud et des hollandais, Jean Ranc se révèle coloriste inspiré et d’une élégance suprême. Source

Jean Chardin – Panier de fruits – XVIII – MBA de Rennes

Si Jean Siméon Chardin élit la nature morte comme sujet principal de ses œuvres, c’est pour porter celle-ci à un rare degré de perfection. Il préfère ne montrer qu’un petit nombre d’objets dans un cadre dépouillé, et concentrer ses effets par une composition claire et architecturée. La lumière venant de gauche caresse les fruits et les enveloppe d’une douce atmosphère. Pas d’insecte, pas d’anecdote qui pourrait distraire l’œil ou la pensée, mais un moment de concentration, de méditation. Ce tableau met en scène des fruits à noyaux : prune, amande, cerise, sobrement disposés. Le verre, de simple facture, apporte une touche de fraîcheur. Les trois fruits sont originaires d’Asie (jardin d’Eden ?), appartiennent à la même famille (Prunus) et sont pourvus de symboles positifs. Le rouge de la cerise fait face au blanc de l’amande. Les prunes sont encore poudrées de pruine. Source

La Raie, Chardin, Le Louvre, 1725. Autres liens pour la raie ici (en grand) ou ici (1725-26)

Froggies média & d’Art d’Art!, 25/10/2015. http://www.france2.fr Présentation par Frédéric Taddeï Depuis que Jean-Siméon Chardin l’a peint en 1725, ce tableau en a envoûté du monde. Et en premier lieu le jury de l’académie royale de peinture et de sculpture en 1728, qui jugea cette composition en pyramide, avec la raie au milieu, les animaux vivants à gauche, le chat et les huîtres, et les objets inanimés à droite, le pichet et la marmite, sans oublier le couteau qui dépasse de la table et augmente la profondeur du tableau digne des plus belles natures-mortes flamandes. Non seulement Chardin fut agréé mais il n’eut pas besoin d’attendre pour présenter un autre travail comme c’était l’usage ; on lui accorda le privilège d’être reçu immédiatement. Plus tard, ce fut le tour de Diderot, l’auteur de l’Encyclopédie, l’un des pionniers de la critique d’Art, qui tout en reconnaissant son incapacité à exprimer toute la magie de la Raie, invitait les peintres à regarder cet objet dégoûtant et à apprendre le secret de Chardin, capable de sauver par son talent, le dégoût de certaines natures. Marcel Proust chanta lui aussi les louanges de la Raie : « Elle est ouverte et vous pouvez admirer la beauté de son architecture délicate et vaste, teintée de sang rouge, de nerfs bleus et de muscles blancs, comme la nef d’une cathédrale polychrome ». De grands peintres comme Eugène Boudin, Matisse et Soutine, suivront les conseils de Diderot et feront des copies de la Raie. Et encore aujourd’hui, les visiteurs du Louvre s’attardent devant ce tableau qui reste l’un des plus célèbres de Chardin et plongent leurs yeux dans le regard vide de ce fantôme étrange et fascinant. Source

Jean-Siméon Chardin (French, 1699–1779) Carafe of Wine, Silver Goblet, Five Cherries, Two Peaches, an Apricot, and a Green Apple, ca. 1728 The Saint Louis Art Museum

Jean-Siméon Chardin (French, 1699–1779) Le buffet 1728 Musée du Louvre

Chardin fait preuve de virtuosité dans le rendu des objets de textures différentes. Le chien, qui flaire avec envie, est une représentation rare d’animaux vivants dans son œuvre. Ambitieuse par ses dimensions, cette œuvre, avec La raie, valut à l’artiste son agrément à l’Académie. Source

Jean-Siméon Chardin (French, 1699–1779) Partridge, Bowl of Plums, and Basket of Pears, ca. 1728 Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe

Jean-Siméon Chardin (French, 1699–1779) The Copper Cistern, ca. 1735 Musée du Louvre, Paris

Jean-Siméon Chardin (French, 1699–1779) A Lady Taking Tea, 1735 Hunterian Art Gallery, University of Glasgow

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) L’Éplucheuse de Légumes ou la fille de cuisine (1738) National Gallery of Art, Washington

Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779) The Attentive Nurse (1738) ou Les Aliments de la convalescence ou La Garde attentive vers 1747 National Gallery of Art, Washington

Jean-Siméon Chardin (French, 1699–1779) Basket of Wild Strawberries, Panier de fraises sauvages 1761 Private collection

Panier de fraises sauvages 1761 de Jean-Siméon Chardin

Nicolas Lépicié, Les apprêts d’un déjeuner, vers 1760-1770. MBA de Rennes

Les Apprêts d’un déjeuner exprime parfaitement le goût de l’artiste pour des scènes de genre intimistes. Nicolas-Bernard Lépicié organise sa composition autour de trois personnages dans une humble chaumière. Au centre, une jeune femme, personnage principal, genou à terre, ôte le couvercle d’un pot en terre placé sur un réchaud portatif ; de la main droite elle saisit une tranche de lard. Son visage très serein est éclairé par la lumière. Derrière elle, un jeune garçon, lui aussi dans la lumière, mord à pleines dents une pomme, fruit paysan. Il ne peut attendre la potée pour manger, à moins que l’homme qui est là ne soit arrivé tardivement. Cet homme justement, à gauche, assis sur un banc, se détache à peine du fond sombre. Il semble que se soit un voyageur de passage, demandeur de ce repas de mi journée. Les légumes (choux, oignon) et viande (lard) sont les symboles de la paysannerie. Le cadre de la scène est rustique, campagnard. Certains légumes reposent par terre (feuille grossière de choux, tresse d’oignon et quelques épis de blé). Un panier et une bouteille surmontée d’une bougie non allumée complète le décor. La tenue de la femme est rapiécée. Il semble que cette potée soit le seul plat du repas. L’hospitalité qui transpire de ce tableau est bien réelle malgré une cuisine modeste, sans éclat. Pas de pain en vue ni de cheminée. Juste le reflet d’une alimentation issue de ses propres récoltes. Source

Intérieur d’une cuisine Carlo Antonio Crespi XVIIIe siècle Pinacoteca Parmigiani, Bedonia, Italie

Plutôt que de représenter le festin qui se déroule à l’étage, Crespi nous montre l’intérieur des cuisines et notamment la préparation des viandes qui sont à l’époque longuement bouillies ou rôties. Atypique, cette représentation du travail domestique témoigne de l’influence du père de l’artiste. Giuseppe Maria Crespi fut en effet l’un des premiers peintres de renom à oser représenter des scènes de la vie quotidienne, genre jusqu’alors réservé aux artistes mineurs. source musée historique environnement urbain

Guillaume Fouace, Le déjeuner de carême, 1872.

Ce déjeuner de Carême renvoie à la période de jeûne de quarante jours que les catholiques se doivent de respecter en souvenir de ceux que le Christ a passés dans le désert entre son baptême et le commencement de sa vie publique. Le Carême est une invitation au recueillement, à la pénitence et au partage, durant lequel les croyants mangent « maigre », en solidarité avec les personnes dans le besoin. Cette restriction se traduit essentiellement par l’abstinence de viande. Ce tableau de Guillaume Fouace représente une table bourgeoise. Source

Louis Gabriel SUCHET, Le Louvre.

Maréchal d’Empire, Louis-Gabriel Suchet (1770-1826), duc d’Albuféra, a laissé de nombreuses recettes portant son nom. Le potage Albuféra (velouté d’écrevisses), saumon suchet, la poularde Albuféra (farce de riz, foie gras et truffe), sauce Albuféra (velouté de volaille additionnée de glace de viande et beurre de piment), sauce Suchet (sauce vin blanc et julienne de légumes)… Source

Paysanne près de l’âtre de Vincent Van Gogh – 1885

Marqué par le naturalisme d’un Zola et par l’œuvre du peintre Millet qu’il admire, Van Gogh réalise de nombreux tableaux de paysans. Lors d’un séjour dans la maison familiale de 1884 à 1885, il travaille sur le thème des mangeurs de pommes de terre. Prenant pour modèle les familles des alentours, il peint avec une palette sombre, composée de gris, noirs et marrons, loin des couleurs éclatantes qu’il utilisera plus tard. Une attention particulière est portée aux effets d’ombres et de lumière, ce dont rend bien compte cette étude de paysanne penchée sur l’âtre. source Musée historique environnement urbain

Le Marmiton (1893) Claude Joseph Bail (1862-1921)

Claude Joseph Bail (1862-1921) Kitchen boy Lien image

Le marmiton (image différente) Claude Joseph Bail (1862-1921)

Preparing The Meal (Lien image) Claude Joseph Bail (1862-1921)

Boîtes de pic-pic, 1914.

Démocratisée après la seconde guerre mondiale, la conserve a longtemps été un produit de luxe. Profitant du développement du tourisme au début du XXe, Amieux frères, ajoute à sa boîte « Pic-Nic » du vin de Médoc, une fiole de Champagne… La conserve est à cette époque le symbole des pique-niques des privilégiés. Source

Anonyme, Frédéric découpant le canard, fin XIXe, Restaurant La Tour d’Argent – Paris.

Comme pour beaucoup de recettes dites traditionnelles, il est difficile de retrouver l’origine exacte du canard au sang servi au restaurant La Tour d’Argent à Paris.. Son plus célèbre maître de salle est Frédéric Delair, ici représenté. Il est le 1er à codifier la recette et à numéroter les canards en 1890. Le canard au sang, ou canard à la rouennaise, est préalablement étouffé et cuit en 2 fois. La carcasse est pressée et le sang retiré sert à lier la sauce. Source

Max Gehlsen, Les officiers de la brigade au café, gouache sur carton

Max Gehlsen, Les officiers de la brigade au café, gouache sur carton

Illustré par Gustave Doré (1913) – illustration du livre Le capitaine Fracasse de Théophile Gautier (lien livre)

Ce maigre régal terminé, le baron parut tomber dans des réflexions douloureuses… (Page 16.)

Francisco Gutiérrez Cossío “Pancho Cossío”

El postre (1918, 48 x 68 cm) Cette peinture montre sur une table un groupe d’objets : une bouteille, une assiette avec une orange coupée en deux, deux pommes, une cuillère à café, une cafetière et une tasse à côté d’un verre à pied et un plat plein d’oranges. Avant gauche, il y a un cigare, qui pourrait être destiné à être fumé après un bon dessert. Les natures mortes sont un sujet fréquent pour Cossío, et c’est celui qu’il peint le plus minutieusement. Vous pourriez dire que Cossío a créé un monde de choses inertes. Ce sont principalement des fruits, auxquels il ajoute des verres, des bols à fruits et d’autres contenants qui apportent un contraste de formes et de couleurs. Ces natures mortes ont un style bien défini, avec une préférence pour les volumes sphériques ou ovoïdes, et un goût évident pour les couleurs naturelles ainsi qu’une sorte de cubisme curviligne. Source

Pendant la seconde guerre mondiale

13 octobre 1941 un arrêté relatif à la circulation des denrées et produits alimentaires destinés à la consommation familiale (JO du 14 octobre 1941), qui précisait très exactement la composition des colis, qui ne devaient pas dépasser en tout 50 kg. Les quantités maximum étaient les suivantes : 1 kg d’abats ou de triperie fraîche, 10 kg de fruits frais ou d’agrumes, 50 kg de légumes frais autres que les pommes de terre, 5 kg de conserve de fruits ou légumes, 1 kg de conserve de poisson ; 5 kg de gibier, 3 kg de volaille ou lapin, 2 douzaines d’œufs. Source (au renvoi 10)

Pablo Ruiz y Picasso Né en Espagne en 1881, il est décédé à Mougins (France) en 1973. Ce peintre, sculpteur et dessinateur  génial et hors du sérail, nous a livré sa vision à travers  quelques natures mortes liées à l’alimentation. En voici plusieurs exemples -NM Le dessert, 1901 -NM Le pigeon aux petits pois, 1911 -NM au pichet et aux pommes, 1919 -Jeune garçon à la langouste, 1941 -NM Le plant de tomate, 1944 -NM au crâne, oursins et lampe sur une table, 1946 -NM à la chouette et aux trois oursins, 1946 -NM aux volets noirs avec citron, murène, rougets, seiche et trois oursins, 1946 -NM aux deux oursins, sole, poulpe, murène et seiche, 1946 -NM aux trois poissons, 1946 -NM à la bouteille, à la sole et à l’aiguillère, 1946 -NM à la pastèque, 1946 -NM au citron vert et deux poissons, 1946 -NM au panier, trois oursins et à la lampe, 1946 -NM à l’aiguillère, 1946 -NM aux deux poulpes et aux deux seiches, 1946 -NM au feuillage et trois oursins, 1946 -NM au compotier de fruits, aux quatre oursins et à la bouteille, 1946 -NM au compotier de raisin, guitare et deux pommes, 1946 -NM au compotier de raisin, aux trois citrons et à la bouteille, 1946 -NM aux fruits, 1946 Les NM réalisées en 1946 ont pour origine des repas pris par l’artiste sur le port d’Antibes ou au golf de Juan-les-pins. Source

Nature morte aux figues – Pastel sur papier Jean-Claude COURTAT (1941- )

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Basco et poisson – 1953 – Louis TOFFOLI (1907-1999)

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The Shelf (l’étagère) 1955 – Nicolas DE STAËL

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William Scott (1913-1989)- Winter Still Life (1956)

Nature morte à la coupe blanche 1970 – huile sur panneau – Roland CHANCO (1914- )

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Des sources : À table ! La Normandie des gastronomes VIIe-XXe siècles Source dossier pédagogique – Alimentation et gastronomie sur Wikipédia plus celles que j’indique sur ma page.

Dernière mise à jour 18.09.2020