Mémoire

Pour les élèves de prépa HEC deuxième année Classes préparatoires économiques et commerciales de seconde année Le thème de culture générale est renouvelé chaque année, celui de l’année scolaire 2018-2019 a été voté lors du Conseil Supérieur de l’Éducation du 15 mai 2018. Il a été publié au BO n°24 du 14 juin source education.gouv.fr
Sujet La mémoire

Je vous donne une citation extraite du livre Où la mémoire s’attarde de Raymond Aubrac p. 179-180 Chapitre IV Déminer la France (1945-1948)

« La mémoire collective, comme celle de chacun de nous est programmée pour occulter les souvenirs douloureux ».

Dans le livre de Jorge Semprun Adieu, vive clarté… NRF Gallimard p. 140-141 ; il est précisé : « Dans un texte des Lieux de mémoires, Mona Ozouf a observé avec pertinence que le mouvement étudiant de 1968, si appliqué à réinvestir des monuments et des institutions dans son délire de symbolisation révolutionnaire, a pourtant oublié ou méprisé le Panthéon, malgré sa centralité topographique dans la commune de la rive gauche. Sans doute parce que ce lieu, enjeu de tant de batailles du siècle passé quant à sa destination religieuse ou laïque, ne réveille plus aucune passion. Aucune passion juvénile, du moins. »

Dans ce livre de Philippe Labro (Rendez-vous au Colorado) ; vous trouverez pages 141-144 chapitre 22 Les quatre types de mémoire  
De tous les mystères qui entourent l’homme, de tous les miracles aussi, il en est un sur lequel le chercheur bute, malgré d’immenses progrès : celui de la mémoire. Comment rassemblons-nous toute l’information, entassons-nous toutes les images et sons qui font la trame d’une vie ? Dans quelle partie de notre cerveau s’inscrivent-elles, s’archivent-elles et selon quelle règle ? Qu’est-ce qui préside à l’organisation de ce labyrinthe ? Il y a cent milliards de cellules nerveuses dans notre cerveau. Et un nombre un peu moins grand, mais tout de même spectaculaire, de circuits qui relient ces cellules entre elles. Il n’est pas impossible que le stockage de l’information, l’accumulation du savoir se produisent dans les neurones, mais il n’est pas impossible non plus que l’identification, le classement, la restitution des souvenirs se fasse à travers tout le système cérébral. Mais ce n’est pas, pour l’heure, ce qui m’intéresse le plus. Ce n’est pas où s’emmagasine le savoir, mais plutôt pourquoi tel type de souvenir demeure, tel autre enfouit jusqu’au jour où il refait surface ? Et pourquoi, alors, refait-il surface ?

D’après l’une des plus grandes autorités de la recherche sur la mémoire, un Allemand, le professeur Markowitsch, il existerait au moins quatre modes de mémorisation : . La mémoire dite « épisodique » ou « autobiographique » Dans cette mémoire-là, nous conservons toute notre expérience vécue, sans doute, d’ailleurs en ordre chronologique. Toute ? Oui, mais comme il est impensable de vivre au jour le jour avec une telle charge, la mémoire entasse et conserve. Le poids est comme au fond de l’eau, seuls des événements liés à des émotions fortes parviennent à le faire revenir à la surface ; . La mémoire dite du « savoir » ni émotionnelle ni affective. Des connaissances d’ordre général, ce que nous apprenons au cours de nos études, mais aussi des codes, des chiffres, des numéros. . La mémoire dite « procédurale ». Les procédures d’action que l’on met parfois du temps et de la peine à apprendre mais dont on dit : « ça ne s’oublie pas. » D’où la phrase « C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. » C’est compliqué à apprendre, surtout au stade de l’enfance, mais cela ne se perd pas. Conduire, skier, piloter, jouer au tennis, taper sur un clavier. Cela peut disparaître, s’atténuer, mais selon le besoin ou l’occasion, cela revient ; . La mémoire dite du priming – jargon anglophile. Prime signifie premier, primordial, et il s’agit donc là du type de mémoire qui engrange parfums, couleurs, formes, la base de nos sens. Cette mémoire est capable de libérer des souvenirs plus ou moins nets, tous reliés cependant au domaine des sensations. Toujours d’après le spécialiste allemand, les quatre types de mémoire, dont la capacité de stockage n’est pas mesurable, peuvent agir les uns sur les autres et ne sont pas distincts ou distants. Il n’y a pas de cloison, même si l’on parle ici de cellules et, par conséquent, les systèmes en question peuvent s’influencer, s’interpénétrer. Voilà pourquoi le labyrinthe de notre mémoire est si complexe, si étonnant, et voilà pourquoi, malgré l’émergence et la domination de l’ordinateur, la mémoire humaine conserve une supériorité et un mystère. Puisque aucun outil, le plus sophistiqué, le plus avancé soit-il, ne pourra se substituer à ce qui est humain. La mémoire de l’homme a un coeur, une âme, une conscience. Elle fait partie de notre tout. Voir la suite page 143 et 144

Conseil : visitez l’exposition virtuelle         M E M O R Y A

Je me suis surtout attachée (pour l’instant) à visionner La mémoire collective.

Qu’est ce que la mémoire collective ?

La mémoire collective
La mémoire collective se définit comme une représentation sélective du passé, qui participe à la construction de l’identité d’un groupe, ce groupe pouvant aller jusqu’à la société dans sa globalité.

Mémoire individuelle et mémoire collective sont en interaction. Il est impossible de comprendre pleinement les rouages de la mémoire collective si on ne prend pas en compte les dynamiques cérébrales de la mémoire, et notamment les liens entre mémoire et émotions. Réciproquement, ce qui se passe dans le cerveau de chacun est influencé par le récit collectif.

L’individu construit son puzzle mémoriel, à partir de ce qui disent les proches, les amis, les parents et les divers vecteurs de la mémoire collective. Ces derniers aspects prennent une acuité particulière dans le monde hyper connecté d’aujourd’hui, où des événements-monde ont un impact direct ou indirect sur notre devenir individuel.

Puis vous avez une partie Des expériences menées avec des témoins des attentats du 11 septembre 2001 à New York montrent… à vous de voir la suite !

Notre mémoire n’est pas seulement individuelle. Chacun d’entre nous porte une part de la mémoire commune du groupe auquel il appartient : pays, promotion d’étudiants, entreprise, génération… Les chercheurs de différentes disciplines, au carrefour des sciences sociales et des sciences de la mémoire scrutent les mécanismes par lesquels se construit et évolue la mémoire collective. Cette mémoire ne se réduit pas à la somme des mémoires individuelles. Elle fait partie des constituants essentiels d’une société et d’un vivre ensemble.

Vous avez aussi :

Les échelles de la mémoire collective

Vers une mondialisation de la mémoire collective

Les vecteurs de la mémoire collective

La fabrique d’un événement collectif

La mémoire collective est dans l’histoire

Le devoir de mémoire

etc… à vous de découvrir